BIEN QUE LE PÉCHÉ AIT DÉTÉRIORÉ les relations humaines, notre société se bat pour garantir justice et égalité pour tous. Le mouvement #MeToo en est un exemple récent. Mais, ce qui est sûr, c'est que voilà près de quatre millénaires, Dieu a établi des normes qui visaient à maintenir l'équilibre social.
Nous avons, par exemple, le rituel décrit dans Nombres 5.11-31. Selon la loi, si un mari était jaloux de sa femme, mais sans qu'il ne puisse prouver son infidélité, il devait « conduire sa femme devant un prêtre » (Nombres 5.15, LSG).
Le prêtre devait donc la présenter devant l'Éternel (verset 16). la placer sous serment (versets 19-21), faire une cérémonie durant laquelle il écrivait une malédiction dans un livre pour ensuite l'effacer avec de l'eau (verset 23). Ensuite, il lui faisait boire de l'eau sacrée mélangée à de la poussière du sanctuaire (verset 24). Si elle n'avait pas été infidèle, il ne lui arrivait rien de mal (verset 28) mais, si elle avait été infidèle, son ventre se gonflait, ne lui laissant plus la possibilité d'enfanter (verset 27). Quel était le but de cette cérémonie si particulière et apparemment machiste ?
Étrange, mais pas comme vous le pensez
Les instructions données par Dieu étaient probablement tout aussi étranges pour les anciens qu'elles le sont aujourd'hui pour l'esprit moderne. Pourquoi ? Eh bien parce que le cas décrit est celui d'un mari qui soupçonnait d'adultère, mais qui manquait de preuves. Le déli prouvé, la punition était la mise à mort des deux adultères (voir Lévitique 20.10). Une accusation sans preuve pouvait donc détruire le mariage et conduire des personnes innocentes à la mort. On a découvert des preuves (telles que les textes de Mari du XVIIe siècle av. J.-C. et des textes des Héthiens [ou Hittites]) indiquant que parmi les nations de cette époque, les jugements de ce type étaient communs.
En effet, le Code d'Hammourabi stipulait que la femme coupable devait être jetée dans le fleuve'. L'élément le plus surprenant réside dans le fait que dans les civilisations anciennes que nous avons mentionnées, en l'absence de preuves, la parole du mari suffisait pour condamner sa femme ! Ainsi, quand nous lisons la procédure biblique, nous constatons immédiatement qu'elle constituait un progrès majeur par rapport aux nations voisines puisqu'elle fournissait à la femme une protection. Dieu ne pouvait permettre qu'au milieu de son peuple, un mariage soit détérioré, ou que la vie d'une femme, soit ôtée juste parce que son mari la soupçonnait.
Quelle solution a-t-il proposée ?
Prendre les choses en main. Le commentateur Paul Kuske indique : « En lien avec les eaux amères, le prêtre réalisait deux actes solennels. Tout d'abord, il prenait de la poussière du sol du tabernacle et la mélangeait avec de Peau. Cet acte dénotait le caractère sacré du rite. Ensuite, il écrivait le serment et la malédiction dans un livre, puis les effaçait avec les eaux. Cela symbolisait que le serment prêté étaient plus que de simples mots.
Après que la femme ait bu l'eau, l'affaire était entre les mains du Seigneur. Bien sûr, la puissance se trouvait dans le Seigneur, et non dans les éléments du rituel »2. Il convient de souligner que ni dans la Bible, ni dans l'histoire d'Israël il n'existe de cas connu où il ait fallu re-courir à cette méthode. Le fait que Dieu lui-même agissait en de telles circonstances dissuadait peut-être tout mari jaloux de porter de fausses accusations contre sa femme, ou du moins l'amenait à y réfléchir à deux fois.
Qu'est-ce que cela signifie pour nous ?
Au lieu de manifester une attitude méprisante envers les femmes, ce texte nous présente tout le contraire : Dieu se soucie d'elles. Quand on comprend des passages comme ce-lui-ci à la lumière de la société dans laquelle ils ont été écrits, nous constatons un intérêt divin dans la protection des plus faibles, un intérêt bien supérieur à celui qu'a montré la société jusqu'à il y a encore quelques décennies. En outre, cette section de la Bible témoigne que Dieu prend le mariage très au sérieux. À un point tel qu'il est disposé à intervenir personnellement et de façon surnaturelle tant pour protéger un mari jaloux de commettre une injustice que pour restaurer l'image d'une femme innocente accusée à tort.
En plein XXIe siècle, alors que nous nous battons pour réhabiliter les faibles et les opprimés, qu'il est beau de nous apercevoir que, depuis déjà plusieurs millénaires, et au sein d'une culture complètement patriarcale, à travers sa Parole, Dieu avait plaidé et plaide encore en faveur des droits de la femme !
Article rédigé par : Jorge L. Rodrfguez, rédacteur adjoint aux éditions IADPA.
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